Après quand l'au-delà nous fait signe

Après – Quand l’au-delà nous fait signe

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Dès le début de son livre intitulé « Après … Quand l’au-delà nous fait signe » Stéphane Allix fait une mise au point. Il est journaliste et dans son livre il aborde une attitude journalistique. C’est à dire qu’il se livre à une enquête basée sur des témoignages.
L’un des premiers témoignages aborde le cas de Léo qui s’accompagne de tout un panel de manifestations. Tout d’abord Léo a reçu de nombreux signes mais il n’en a pas tenu compte. « (…) les signes avaient été nombreux, mais ils demeuraient illisibles. Comment aurait-il pu en être autrement ? Nous n’avons jamais appris à comprendre comment fonctionne notre intuition. Nous n’avons reçu aucune éducation nous invitant à utiliser rationnellement notre sixième sens ». Malgré les signes reçus, Léo s’est quand même rendu en Suisse et il a sauté du haut d’une montagne pour faire du base jump. Mais au lieu de voler dans les airs comme prévu, il s’est écrasé contre une falaise. Dans les jours suivants, son épouse a perçu sa présence, comme un soutien, alors qu’elle était au plus mal. Et même elle a vu sa silhouette à deux reprises. Par un réflexe viscéral elle a pris peur alors qu’elle aurait tant aimé communiquer avec lui. De même, la compagne de son meilleur ami a perçu sa présence, la nuit, alors qu’elle avait du mal à dormir. Ces phénomènes ont duré un an.
Héloïse a perdu son fils dans un attentat terroriste. Une quinzaine de jours plus tard commencent à se produire des phénomènes étranges : « C’est durant ces nuits que j’ai commencé à voir des choses bizarres au plafond, comme des volutes blanches et noires ».
Comme annoncé, Stéphane Allix adopte une attitude d’enquêteur.
– Vous êtes sûre que vous ne dormiez pas ?
– Non … j’étais réveillée … j’avais conscience d’avoir les yeux ouverts …
Et puis, plus loin :
– Lorsque vous êtes allongée dans votre lit, sauriez-vous me dire la taille de ce qui vous apparaît ?
– Eh bien ça dépend … ça reste peu de temps … c’est comme si je contemplais un ciel nuageux et que dans les nuages, par moment, une petite lumière apparaissait puis repartait. Et alors je vois le visage de mon fils …
A la fin de l’entretien, Héloïse mentionne que, dans les quinze jours qui ont précédé l’attentat, son fils a revu tous ses amis, et ils étaient nombreux, ainsi que les membres de sa famille.
Dans le chapitre suivant Stéphane Allix interroge un psychiatre qui atteste que les VSCD (vécus subjectifs de contact avec un défunt) « ne sont pas de l’ordre de la pathologie psychiatrique ou des hallucinations ». Puis il ajoute que ces VSCD « sont toujours bénéfiques à la personne ».
Durant la nuit qui suit le décès soudain de son père, Marie se lève pour aller boire. Dans la cuisine, en passant près de la chaise où il s’asseyait habituellement, elle a senti une forte présence et la voix de son père qui la suppliait : « Ramène-moi … Ramène-moi ». Bien que très effrayée, Marie a vite compris que son père n’acceptait pas sa mort. Durant les jours suivants elle lui a parlé sans cesse pour le rassurer et le convaincre d’accepter la situation. Quelques semaines plus tard, dans un rêve, Marie a vu son père, apaisé à présent, qui la remerciait.
Le témoignage suivant illustre un autre phénomène qui se manifeste par une forte décharge d’énergie au moment du décès, comme si la porte entre deux mondes s’ouvrait pour laisser passer le défunt en laissant s’échapper une grande quantité d’énergie que certains témoins ont pu percevoir. Ce VSCD est rapporté par Marie-Claire qui a accompagné jusqu’au bout son mari décédé à la suite d’une longue maladie. Stéphane Allix en profite pour mentionner la loi Leonetti ainsi que le rapport Sicard demandé par François Hollande. Il en ressort que « les soins palliatifs offrent le cadre d’une fin de vie dans la dignité ». Mais ces services ont du mal à être déployés faute de moyens. Ce qui n’est pas sans conséquence : « Les demandes d’euthanasie sont formulées dans l’immense majorité des cas par des personnes ou des proches accompagnant des malades qui ne bénéficient pas d’un accès aux soins palliatifs. S’il est rendu possible, la demande d’euthanasie disparaît dans quasiment tous les cas ».
Un peu plus loin Stéphane Allix déplore qu’on ne puisse pas parler librement de toutes ces manifestations qui, souvent, accompagnent la disparation d’un proche : « Il s’agit dans un premier temps de prendre la mesure de l’impact que des siècles d’une éducation matérialiste ont eu sur notre représentation de la réalité.
Ce que nous voyons n’est pas le réel. L’image que nous avons du monde est déformée par des filtres culturels. Notre rapport à la réalité ne se base que sur l’analyse mentale, intellectuelle, notre esprit d’analyse.
Et notre subjectivité ? Et la force de nos émotions ? Et notre intuition ? ».
Thomas, le frère de Stéphane Allix est mort accidentellement en 2001. Dans ce contexte, quelques années plus tard, Stéphane Allix aborde le sujet avec son père qui pressent que sa vie également va bientôt se terminer. En guise de réponse, son père lui lit un passage de Platon dans « L’apologie de Socrate » : « De la mort nul n’a de savoir, pas même si ce n’est pas précisément pour l’homme le plus grand des biens ; mais on la craint, comme si l’on savait parfaitement qu’il n’y a pas de plus grand mal ». Un peu plus loin son père ajoute : « En réalité, rien dans ce que dit Socrate n’apporte la moindre lueur sur la muraille immense de ténèbres qui se dresse devant moi et qui s’est dressée devant Thomas (…). Le texte de Platon est remarquablement beau (…) mais il n’apporte rien en dehors de la lueur de sa beauté ».
Et les témoignages s’enchaînent. Une mère de famille voit son fils qui vient de mourir de façon inexplicable. En plus de se manifester, son fils lui délivre un message : « (…) je ne savais pas ce que c’était mais j’ai compris que c’était lui. Je le percevais. Il était là. Et il m’a dit : « Mais, maman, c’est encore mieux que ce que tu nous avais dit. C’est super ! Tu peux pas t’imaginer … » ». Plus d’un an après, alors qu’elle est hospitalisée, « elle perçoit comme un souffle sur son visage, un vent doux et tiède qui descend le long de son corps. Une caresse.
– Ce vent m’envahissait. L’impression que quelque chose m’imprégnait alors que ces mots – je les percevais comme des mots mais aussi comme des sensations – s’imposaient à moi : « Ne pleure pas, ne t’inquiète pas, la mort n’existe pas. La mort est une histoire terrestre décrite par les hommes. La mort n’existe pas, on est tous ensemble. On est là avec toi ».
Stéphane Allix effectue une enquête très complète. A présent il interroge Sylvie, une medium qui lui explique que, tout comme la naissance, la mort se prépare durant les neuf mois qui précèdent le moment fatidique. De nombreux exemples sont cités de personnes qui annoncent leur mort alors que rien ne le laisse supposer. Sylvie explique que, sauf dans les cas de suicide, c’est l’âme qui décide que le moment de repartir est arrivé : « (…) des mois avant, et à un niveau imperceptible pour la plupart des gens, notre conscience commence à aller épisodiquement de l’autre côté. Il s’agit d’une sorte de reconnexion progressive avec notre nature spirituelle en vue de préparer le passage (…) Cela se produit essentiellement à un autre niveau de conscience, notamment dans les phases de sommeil profond (…) ».
Malgré ce temps de préparation, Stéphane Allix, exemple à l’appui, explique que, parfois, le défunt a du mal à réaliser qu’il est mort, ce qui le plonge dans un profond état de confusion.
Le témoignage suivant est prétexte à déplorer que, dans les unités de soins palliatifs, le sujet de la mort n’est jamais abordé : « Ils ne parlent pas de la mort, de son cheminement en lui-même, de cette dimension spirituelle ». Dans ce même témoignage on trouve un exemple frappant de message émis par un défunt au travers de la télévision. Ce passage est trop long pour que je le rapporte ici, mais j’en recommande vivement la lecture.
Et puis, sans transition, l’auteur amène Sylvie Ouellet sur le terrain des EMI. Contre toute attente, la medium explique que les expériences de EMI, qui par certains aspects ont un caractère merveilleux, ne constituent pas une généralité. En effet, la vie continue de l’autre côté à l’identique de ce côté-ci. Par exemple, elle dit que, un alcoolique, à peine arrivé de l’autre côté, se met à la recherche d’un bar afin de pouvoir assouvir son addiction. Stéphane Allix ajoute : « Cela rejoint la pensée de certains chercheurs, médecins ou psychologues, mais aussi les enseignements du bouddhisme ou même du chamanisme qui considèrent ces expériences de mort imminente davantage comme des expériences d’éveil spirituel que comme des aperçus standardisés de l’au-delà ».
Je ne mentionne pas ici la totalité des témoignages qui composent ce livre. A la façon d’une peinture, ces témoignages se présentent comme de petites touches qui composent un tableau complet, parfois déroutant, mais toujours passionnant du phénomène de l’après-mort.
Je mentionne néanmoins cet autre témoignage qui décrit comment une personne encore hospitalisée mais en voie de rétablissement est surprise par son fils en train de discuter avec son oncle. La scène serait banale s’il ne s’avérait que l’oncle est décédé quelques années auparavant. Cette anecdote inattendue est l’occasion pour Stéphane Allix de citer Dostoïevski dans « Crime et châtiment » : « Mais à peine tombe-t-il (l’homme) tant soit peu malade, à peine l’ordre terrestre normal se détraque-t-il dans son organisation qu’aussitôt la possibilité de l’existence d’un autre monde commence à se manifester pour lui, et plus il est malade, plus les contacts avec l’autre monde sont nombreux, de sorte que lorsqu’il meurt pour de bon, il passe directement dans cet autre monde ».
De même, je ne peux passer sous silence cet entretien avec Danièle Mitterrand qui se définit comme cartésienne mais qui mentionne que, bien après son décès, elle ressent la présence de son mari près d’elle.
Evelyn Elsaesser (Quand les défunts viennent à nous) est une experte des expériences autour de la mort. Elle explique comment « la CIAM a été découverte fortuitement lors de séances d’EMDR (eye movement desensitization and reprocessing) pratiquées par Allan Botkin avec des vétérans de la guerre du Vietnam afin de soigner les blessures traumatiques lourdes dont ils souffraient. Durant ces séances plusieurs vétérans semblèrent entrer involontairement en contact avec des personnes décédées, et reçurent pour certains des messages d’un grand réconfort ». En d’autres termes, les scientifiques ont découvert que la CIAM (communication induite après la mort) permet de communiquer avec les défunts. Rien n’est indiqué sur l’obtention systématique de résultats ni sur l’authenticité des expériences vécues lors de ces séances, mais Evelyn Elsaesser ajoute : « Sans qu’il soit besoin de se prononcer sur la réalité objective de ces expériences de contact induit, leur impact thérapeutique sur le déroulé d’un processus de deuil est avéré dans de nombreux cas ».
Les témoignages se succèdent : une enquête criminelle résolue par le défunt lui-même qui apparaît à l’enquêteur pour lui signaler l’auteur de son assassinat. Ou bien encore cette jeune veuve qui veut racheter la moto de son copain décédé accidentellement. Le défunt lui fait transmettre un message écrit pour la dissuader de racheter ce véhicule trop dangereux pour elle.
Il s’avère que, non seulement la vie continue après la mort, mais l’évolution aussi. Stéphane Allix présente l’exemple de deux amies très liées, même par delà la mort. Quand l’une des deux amies décède, elle garde un lien très suivi avec son amie vivante. La communication se passe par le canal des rêves. Mais voilà qu’un jour, ou une nuit plus précisément, la défunte dit à son amie : « ça y est, je pars pour une autre dimension, on ne se reverra plus ».
Un peu plus loin, Il rencontre Agnès Stevenin, une thérapeute énergéticienne auteur de « Splendeur des âmes blessées ». Cet échange est l’occasion d’aborder le sujet de la condition d’être humain : « En réalité la matière n’est rien. Le monde que nous observons et dans lequel nous vivons n’est qu’un simple reflet, l’éclat solide de la conscience immatérielle qui lui donne vie. Nos corps sont les cristallisations éphémères d’esprits immortels. (…). Ce que nous appelons « mort » est un simple changement d’état et bien souvent (…) c’est l’âme qui décide de l’arrêt des aiguilles de la pendule ». Et justement, à propos de ce moment si particulier de la fin de vie, il en vient à aborder le cas des morts collectives. Il expose alors le fait que, en pareil cas, un grand nombre d’êtres de lumière vient accueillir les défunts. Il aborde la question avec Agnès Stevenin :
– Ces êtres de lumière, qui sont-ils ?
– C’est très varié, il peut y avoir des défunts, les guides de la personne qui décède, ceux que l’on appelle les « thérapeutes de lumière », des êtres spécialisés là-haut pour guérir les gens, Il y en a tellement … sans parler de ceux qui viennent d’autres mondes, d’autres univers …

L’enquête de Stéphane Allix est vraiment complète. Cette succession de témoignages est prétexte à aborder les différents aspects de cette thématique. Ce livre ouvre des perspectives qui interpellent le lecteur et qui lui donne matière réflexion en raison notamment du fait que le sujet est abordé sans tabou.

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