Bruler le karma

Brûler le karma

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Comment se défaire du karma ? Nous sommes tous assujettis au karma et, que nous le voulions ou non, nous sommes tous à la recherche d’un moyen pour nous en défaire.

Pour mémoire, dans la tradition orientale, il existe trois sortes de karma.

« Sanchita karma comprend tous les mérites et démérites accumulés dans la vie précédente et dans toutes les vies antérieures.

La partie de Sanchita karma destinée à influencer la vie humaine dans une incarnation donnée ou dans la présente, s’appelle Prarabaha.

La troisième sorte de karma est le résultat des mérites ou démérites des actes présents. Agami s’étend à toutes vos paroles, vos pensées, vos actes.

Ce que vous pensez, ce que vous dites, ce que vous faites, ainsi que les résultats de vos pensées, paroles et actes, sur vous-mêmes, et sur ceux que cela peut affecter, tombe dans la catégorie du karma présent (…) ». – The Theosophist. Vol. X, p. 235.

En d’autres termes, Sanchita est une réserve de karma. Prarabaha est la réserve de karma qui va se manifester durant cette vie-ci et Agami est le karma que nous fabriquons au jour le jour.

En ce qui me concerne, je n’ai pas attendu de lire « Aie mes aïeux » de Anne Ancelin Schützenberger pour me rendre compte que certaines vicissitudes qui empoisonnaient ma vie se répétaient de générations en générations au sein de ma lignée familiale. C’est un constat embarrassant. A notre époque il est courant de dénommer ce genre de désagrément avec le terme bien pratique de « karma », un terme générique un peu fourre-tout que l’on use à propos d’un peu tout et derrière lequel on se retranche comme pour prendre les autres (et soi-même !) à témoin : « je n’y peux rien, c’est mon karma ».

En ce qui me concerne le karma, en tous cas celui qui me titillait le plus, était à la fois individuel et familial. Ou, selon une autre approche, je portais sur mes épaules le karma hérité de mes aïeux.

Il est couramment admis que, prendre conscience d’un problème, c’est le résoudre à moitié. C’est probablement vrai, mais pourtant cela ne résout rien parce que le problème est toujours là, à lester notre pouvoir d’action et à polluer notre joie de vivre.

Pas plus dégourdi qu’un autre, je suis resté pendant des années avec mon problème lancinant qui me collait à la psyché comme un lierre sur un tronc d’arbre. J’avais toutefois la préoccupation de m’en sortir par le haut. Parce que j’en ai trop vu de mes contemporains qui tranchent dans le vif du sujet en croyant résoudre leur problème de façon drastique mais qui, très rapidement tombent de Charybde et Scylla. Pour prendre une image, certains hommes quittent leur épouse parce qu’elle laisse trop de cailloux dans les lentilles (pour citer Brassens) mais ils ont tôt fait d’en trouver une autre qui n’hésite pas à jeter un pavé dans la mare.

Parce que la difficulté avec le karma, c’est de comprendre ce qu’il y a à comprendre. C’est ce qu’il faut comprendre. Si cet énoncé est peu clair, c’est que le concept de karma est nébuleux. Par contre ses manifestations qui nous nous empoisonnent la vie de façon récurrente sont sans ambiguïté. Et, quand on a le nez dans le guidon et que l’on est obligé de prendre des options sans avoir la possibilité d’en peser les tenants et les aboutissants, il faut bien reconnaître qu’on décide à l’aveuglette, au petit bonheur. Et souvent l’option que l’on a prise n’était pas judicieuse et le karma revient nous exploser à la figure, toujours plus fort, toujours plus contraignant et toujours plus difficile à vivre.

Mon problème était donc d’éradiquer ce karma étouffant qui m’empêchait de respirer librement. Vaste tâche et ambition présomptueuse !

Bien sûr, je suis passé par la phase de ras-le-bol durant laquelle j’ai pris le ciel à témoin : « C’est bon, j’ai compris ! Vous pouvez me libérer de ces entraves à présent. J’ai plus et mieux à faire ! ». Mais évidemment cette méthode n’est pas correcte et ne donne aucun résultat.

Jusqu’au jour où une impulsion soudaine probablement inspirée par mes guides s’avéra utile pour commencer à faire bouger les lignes.

Je pris une feuille blanche sur laquelle je notai une description de mon problème individuel, et je mentionnai également ses manifestations dans la lignée familiale. Puis je brûlai le papier ! Et j’accompagnai ce geste d’une intention claire et puissante que je formulai ainsi : « Je brûle mon karma individuel et familial ».

Dans les jours qui suivirent, ce qui se produisit me troubla. J’avais mis tant d’espoir, tant de cœur dans ma démarche … Et il ne se produisit rien du tout ! Dans les semaines suivantes non plus, ni dans les mois suivants. A tel point que je finis par oublier l’anecdote après avoir considéré qu’il s’agissait d’un gadget de plus.

Pourtant, un an après, un jour où cette tentative revint incidemment à mon esprit, je constatai que, alors que je n’avais rien tenté d’autre à ce sujet, la situation avait radicalement changé. Sans être passée au soleil radieux, la météo était devenue douce et clémente comme une journée lumineuse de printemps.

Ce constat me mit du baume au cœur et m’amena à reconsidérer la situation.

Tout d’abord le caractère immaculé du papier est indispensable. Un papier quadrillé brouille le message. Ensuite, pour que cela fonctionne, il faut en avoir tellement marre que notre intention d’améliorer les choses devient largement plus puissante que les doutes que l’on peut avoir lorsque l’on souhaite soulever les montagnes. Par ailleurs, il faut oublier ce travers de notre société dans laquelle on nous apprend à exiger d’obtenir tout et tout de suite. Le temps karmique n’est pas le même que le temps social. Et puis il faut se dire qu’une problématique qui pourrit la vie des gens depuis plusieurs générations ne peut pas s’évaporer brusquement sur un coup de baguette magique.

J’ajoute que, si l’on souhaite éradiquer le problème, il est bon de compléter cette démarche en demandant que les mémoires soient effacées.

Pour finir, je constate que la réussite de cette petite technique repose sur la puissance de la conviction et sur la force de la pensée.

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