Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une

Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une

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Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’unePour écrire son livre « Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une » Raphaëlle Giordano a choisi la technique du roman à message. Elle met en scène une femme qui, à l’approche de la quarantaine, a tout pour être heureuse : un mari, un enfant, du travail. En apparence tout va pour le mieux, mais elle s’ennuie, sa vie est inscrite dans les rails de la routine et elle n’est pas épanouie.

Et voici qu’apparaît un homme providentiel qui se dit « routinologue ». Pour l’aider à sortir de l’ornière dans laquelle elle s’enlise peu à peu, il lui vante les mérites de sa méthode. L’héroïne qui répond au prénom de Camille résiste pour la forme et ne tarde pas à se lancer dans l’aventure.

La leçon numéro 1 consiste à faire du ménage : « (…) ménage intérieur. Il s’agit d’identifier dans votre environnement tout ce qui vous paraît toxique, néfaste, sclérosant dans vos relations et votre organisation (…). Vous ferez parallèlement un grand ménage out, ménage extérieur, chez vous : vous jetterez au moins dix objets inutiles, rangerez, trierez et améliorerez votre intérieur de toutes les façons possibles ».

Le second exercice consiste à faire la liste de tout ce que l’on ne veut plus. Écrire autant de phrases que nécessaire commençant toutes par « Je ne veux plus … ». Puis on fait un avion en papier avec chacune de ces phrases et on les jette. Le symbolisme de l’exercice est très important.

Puis les conseils se multiplient : devenir le meilleur ami de soi-même, lister nos qualités, lister ce que l’on sait bien faire, lister les expériences les plus réussies de notre vie, définir la personne que l’on souhaite devenir.

Parmi de multiples conseils, Claude, le mentor de Camille, lui propose le jeu de l’appareil photo imaginaire : « Quand vous sortirez, au lieu de vous focaliser sur les choses désagréables, laides ou contrariantes, vous tenterez de fixer votre attention sur des choses jolies et agréables ».

Au fil du temps l’évolution commence à se faire sentir : « Ce qui me séduisait le plus, c’était son approche fond/forme. L’idée d’agir tant sur le fond du problème – qui je suis, ce que je veux vraiment – que sur la forme – l’image de soi, la relation au monde et aux autres ».

« N’avez-vous pas remarqué que l’image que l’on se fait du monde est d’autant plus belle que l’image de soi est bonne ? ». A ce propos, justement, Camille aborde le sujet de son poids. Elle voudrait perdre quelques kilos. Bien sûr Claude a la réponse, mais une réponse qui arrive là où on ne l’attend pas. Il ne lui parle pas de régime, mais de méthode. Il expose comment mettre en œuvre la méthode SMART élaborée par Peter F. Drucker (sans le citer) pour atteindre un objectif :

  • S pour spécifique : L’objectif ne doit pas rester flou.
  • M pour mesurable : Par exemple perdre quatre kilos
  • A pour atteignable : l’objectif doit être accessible
  • R pour Réaliste : « Pour maintenir une motivation forte, votre objectif doit être cohérent par rapport à votre profil et vos compétences ».
  • T pour temps : « Vous devez vous fixer une date butoir ».

Certains auteurs se livrent à un exercice de style qui consiste à écrire des mots épars sur une feuille blanche puis à rédiger un texte qui va passer par tous ces mots sans les déplacer. En lisant ce livre, j’ai l’impression que Raphaëlle Giordano s’est livrée à un exercice du même genre avec des recettes de psy-quelque chose. Je note par exemple, que, dans un même chapitre, la mise en scène de ses personnages lui permet de placer le triangle dramatique de Karpman (sans citer son auteur) où, dans une relation chacun joue tour à tour le rôle de la victime, du persécuteur et du sauveur. Elle enchaîne ensuite avec les notions d’empathie sèche et empathie mouillée. « Avec l’empathie sèche vous arrivez à entendre et compatir aux problèmes de votre entourage, sans pour autant vous laisser contaminer par son humeur néfaste ». « Avec l’empathie mouillée, vous prenez à votre charge le pathos de l’autre, vous absorbez ses émotions négatives et finissez par aller mal vous aussi ! ». Puis elle parle de « décoller les timbres », expression imagée qui signifie dire ce que l’on a sur le cœur au fur et à mesure. Vient ensuite le code rouge qui sert à prévenir le conjoint ou le partenaire que la discussion ne va tarder à s’envenimer. En français courant on dirait plutôt ne pas dépasser la ligne jaune. Conseil est donné ensuite de ne pas utiliser la « mitraillette à reproches ». Elle suggère plutôt d’adopter une attitude de FETE :

  • S’en tenir aux Faits.
  • Exprimer les émotions et le ressenti.
  • T et E : Proposer un terrain d’entente.

Toujours dans le même chapitre elle explique que les évènements du passé affectent notre présent de manière disproportionnée. Elle compare ce phénomène aux élastiques qui nous reviennent en pleine figure quand ils sont tendus. C’est pourquoi elle conseille de « couper les élastiques du passé ». Par association d’idées, la mention du passé la renvoie à considérer l’enfant intérieur qui a été blessé pendant l’enfance et qu’il faut à présent rassurer, cajoler, consoler. Et bien sûr, il s’avère que la guérison des blessures d’enfance passe par un pardon sincère.

Inclure l’exposé de toutes ces techniques dans un même chapitre représente une belle performance d’auteur que je salue au passage.

J’ajoute qu’elle rappelle que dans notre société de consommation on préfère jeter plutôt que réparer. Et elle ajoute en creux que cette attitude s’applique aussi, hélas, aux relations. Au sujet des relations sentimentales, elle ajoute « Il faut savoir aimer à la bonne distance. C’est comme avec un élastique : ni trop serré, c’est étouffant, ni trop distendu, parce qu’on finit par perdre le lien ». Sur ce sujet je relève cette phrase, une phrase bateau et mignonne à la fois : « L’amour est comme une plante qui demande beaucoup d’attention et qui grandit bien quand on l’arrose ».

Dans le chapitre suivant Raphaëlle Giordano met en garde contre les méfaits du mental : « Votre mental vous joue de mauvais tours. Il vous raconte des histoires et vous finissez par le croire ! C’est un magicien noir, mais vous êtes une magicienne encore plus forte : vous avez le pouvoir de stopper votre mental et de le manipuler (…) ».

Et puis l’exposé des techniques s’enchaîne encore et encore :

  • « Arrêtez de nourrir vos rats. Vos rats, ce sont vos peurs, vos complexes, vos fausses croyances (…) ».
  • « Changez de dialogue intérieur ». Désormais il faut répéter des affirmations positives.
  • Développer l’art de la modélisation. Imiter des attitudes physiques ou mentales d’icônes de la mode, du cinéma ou autres. De façon presque anecdotique elle pousse son personnage à matérialiser la personne qu’elle voudrait devenir sous forme d’un tableau de visualisation qui est composé des portraits de tous les personnages qui font preuve d’au moins une qualité qu’elle voudrait adopter.

Un peu plus loin, notre Camille à qui Claude donne vraiment beaucoup de boulot, se voit inviter, preuve à l’appui et après de longs développements pour en exposer les bienfaits, à faire vivre son sourire intérieur.

Sans oublier la gratitude. Sur les conseils de Claude, Camille exprime des remerciements pour tout ce qui va bien dans sa vie, depuis les sujets de fond jusqu’aux petits plaisirs anodins.

La mise en œuvre assidue de cette avalanche de techniques finit par transformer notre personnage : « Je pris conscience d’à quel point j’avais pu être coupée de mes sensations. Mais j’étais résolue à habiter dorénavant le présent. Fini le temps perdu à ruminer le passé où à me tourmenter pour l’avenir. Que c’était reposant ! ».

Mais le développement personnel est un travail de tous les instants. Afin de procéder à une reprogrammation mentale, l’exercice qui est proposé ensuite consiste à surveiller nos pensées en permanence de façon à bannir toutes les pensées négatives de façon à privilégier les pensées positives. Cette notion est illustrée par une histoire que l’on trouve partout et qui a été mise à toutes les sauces mais que je rappelle encore une fois :

– Dites-moi, vous qui êtes sage, qu’est-ce qu’il y a dans votre esprit ?

Dans mon esprit, il y a deux chiens, un noir et un blanc. Le noir est le chien de la haine, de la colère et du pessimisme. Le blanc est celui de l’amour, de la générosité et de l’optimisme. Ils se battent tout le temps.

Le disciple est un peu surpris.

Deux chiens ? Qui se battent ?
– Oui, pratiquement tout le temps.
Et lequel gagne
– Celui que je nourris le plus.

Et puis, évidemment, notre Camille est invitée à pratiquer la technique incontournable : la méditation. Le sujet est amené de façon très ingénieuse sous la forme d’un chat qui est présenté comme un modèle de calme intérieur qu’il convient d’imiter.

En poursuivant ma lecture, je tombe sur cette phrase que l’auteur écrite à propos d’un projet professionnel, mais qui a valeur de maxime : « Le plus grave, ce n’est pas d’échouer, c’est de ne pas avoir essayé ».

Et, bien évidemment, cette méthode de développement personnel fonctionne et le lecteur assiste à la transformation de Camille que, à la fin du livre, nous laissons heureuse et épanouie. Mais j’ajoute que le livre se termine sur un dénouement totalement imprévu que le lecteur ne voit pas venir et qui donne encore plus de relief à ce roman.

A la fin du roman, on trouve une annexe qui reprend un mini catalogue des techniques exposées dans l’ouvrage. Elles sont si nombreuses que je ne les ai pas toutes citées.

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